Influence marketing. En Belgique, une actualité récente a secoué le monde de l’influence. L’agence Influo, qui existait depuis 10 ans, a déposé le bilan, laissant derrière elle des créateurs de contenu impayés. Près de 100 influenceurs ont décidé de se réunir au sein d’un même collectif pour tenter de récupérer leur argent. Les sommes dues oscillent entre 5000 et 14.000 euros. Jusqu’à présent, le fondateur de l’agence Maarten Kesteloot, ne s’était pas exprimé publiquement à ce sujet, sauf dans notre récent article sur cette actualité. Le 30 mai dernier, il a publié un article sur LinkedIn pour s’expliquer.
« Nous travaillons actuellement avec notre avocat chargé de la liquidation pour vendre les actifs d’Influo, y compris la plateforme en ligne app.influo.com. L’objectif est de trouver une nouvelle maison pour notre travail et de continuer à offrir des opportunités aux influenceurs et à fournir efficacité et transparence aux marques et aux agences qui investissent dans le marketing d’influence », précise-t-il dans son introduction. Malgré une réussite sur le papier, il a tenu à revenir en détail sur le pourquoi du comment, malgré de belles campagnes et un chiffre d’affaires annuel de 2 millions d’euros, l’entreprise a déposé le bilan.
Les enseignements d’Influo, l’agence et plateforme d’influence qui a fait faillite en Belgique
De son témoignage, on en retient plusieurs informations. La première est que l’offre mêlant plateforme et agence n’est peut-être pas la meilleure des situations. Les couts investis en salariés et en effort de vente ont été beaucoup trop importants pour atteindre la rentabilité, ces dernières années, l’épidémie de Covid n’aidant pas, même si l’on peut penser le contraire. Influo a multiplié les emprunts, mais n’a jamais réussi à réduire sa dette. « En fin de compte, certains actionnaires étaient encore prêts à investir dans l’entreprise et à la maintenir à flot. Cependant, ils n’étaient pas assez nombreux à vouloir continuer à investir face à l’incertitude de ce qui se passerait en cas de défaut de paiement de notre prêt effectué auprès de l’État », écrit Maarten Kesteloot.
L’un des autres enseignements d’Influo est de dire que le secteur de l’influence n’est pas encore assez mature pour des plateformes Saas. » Je me souviens d’une réunion au cours de laquelle nous avons envisagé d’enterrer notre start-up technologique et de la fermer. Mais nous nous sommes dit que ce ne serait qu’une question de quelques années jusqu’à ce que le marché devienne davantage prêt pour le SaaS. Il s’avérera probablement que ces quelques années sont en fait une décennie ou plus. »
Dans les commentaires à la suite de la publication de cet article, certaines marques ont demandé de la transparence quant à l’argent investi pour les campagnes d’influence à l’année. D’autres ont eu un mot pour les influenceurs qui n’ont pas encore été payés.
Pour la suite, Maarten Kesteloot se lance en freelance. Il est actuellement à la recherche de projets dans le marketing, la comptabilité ou encore la vente.