Instagram. Avant l’été, les messages de body-positive se multiplient sur les réseaux sociaux. Les consommateurs en ont assez de voir des modèles retouchées en maillot de bain alors que les bourrelets et les vergetures sont le quotidien de chacun. Louise alias « MyBetterSelf » a elle aussi souhaité mettre sa pierre à l’édifice.
Mais à la suite de son image et de son texte emprunt d’acceptation de soi, une marque a décidé d’annuler sa participation à un voyage. Pour ne pas se laisser faire et pour dénoncer ce type d’agissements, l’instagrameuse a créé le hashtag et le compte « On veut du vrai« . La rédaction de Les Gens d’Internet a pu lui poser quelques questions sur ce nouveau projet.
***
- Comment l’idée du compte et du hashtag #OnVeutDuVrai est l’idée?
Le dimanche 19 mai, j’ai publié une photo avec mon amie Pauline du compte @pausitiveworld, où l’on tient un panneau avec inscrit « All bodies are good bodies », à la suite d’un commentaire que j’avais reçu sur YouTube où quelqu’un s’était permis de décréter que je n’avais pas un « bon » corps, comme s’il y avait des « bons » ou des « mauvais » corps.
S’il y a bien quelque chose contre lequel j’essaie de lutter, c’est l’idée de hiérarchisation entre les corps. Il y a une telle méconnaissance aujourd’hui des raisons qui peuvent faire qu’une personne est plus ronde qu’une autre: des problèmes de thyroïde, des problèmes de résistance à l’insuline, la prise de certains médicaments, etc.
Et certaines personnes se permettent d’émettre leur jugement alors que personne ne leur a demandé.
Pourquoi ce projet vous tient-il à coeur?
3 jours plus tard, le mercredi matin, je reçois un mail de l’agence qui m’avait contacté pour m’inviter à découvrir l’île d’Oléron: « Au vue de vos dernières publications Instagram, nous avons le regret de vous annoncer que notre client ne souhaite plus que vous fassiez partie du voyage ».
J’ai ensuite échangé avec une autre fille qui était invitée, qui m’a dit que ce ne pouvait pas être à cause de ma tenue, ce que j’avais d’abord pensé, car elle avait réalisé des photos en culotte quelques jours plus tôt.
Mais comme elle faisait du 34, ça n’a pas dérangé.
Ce qu’il s’est passé, et ce qu’il se passe malheureusement encore trop, c’est que des marques / entreprises ne souhaitent pas être associé à des engagements.
Féminisme, body positivisme, défense des minorités – ils ne préfèrent pas « se mouiller ».
J’ai reçu beaucoup de témoignages ensuite, non seulement de la part d’autres influenceuses, mais aussi de nombreux.ses abonné.es qui avaient des histoires similaires à raconter.
- Pourquoi il vous semble important de partager ce genre de messages?
Je me suis dit qu’on ne pouvait plus rester silencieux.ses, et qu’un moment, quelqu’un devait avoir le courage de le dénoncer.
Alors j’ai appelé mon amie Julie de @douzefevrier, pour lui faire part de mon désir de faire changer les choses, et de créer un mouvement où l’on assemble nos forces pour faire comprendre aux marques qu’on ne va plus se laisser faire, et que leur lâcheté doit cesser.
C’est comme cela qu’est né le mouvement #OnVeutDuVrai.
On souhaite faire comprendre aux marques qu’aujourd’hui, les gens veulent du VRAI, de l’authentique, des personnes qui ont des valeurs et non pas juste utiliser les influenceur.ses comme des vitrines publicitaires. Et que c’est dans leur intérêt d’eux aussi montrer qu’ils ont des valeurs. Il ne faut plus en avoir honte. Il faut rendre les réseaux sociaux, notamment Instagram, plus transparent, plus bienveillant, pour qu’on s’y sente bien et non plus complexer dès qu’on ouvre son appli et que l’on tombe sur des photos retouchées à outrance.
On veut du vrai, tout simplement !
Suivez l'actualité des influenceurs sur Twitter